Chaque année,la campagne de commercialisation de la noix de cajou représente une période cruciale pour des milliers de producteurs au nord de la Cote d’Ivoire. Annoncé en grande pompe à 425 CFA le Kilogramme pour la campagne en cours, ce prix devrait permettre aux paysans de tirer de meilleurs profits de leur production. Malheureusement la réalité est tout autre sur le terrain.
Sur les marchés locaux, notamment dans les zones rurales, des producteurs se voient proposer des prix variant entre 275 CFA et 300 CFA le kilogramme. Ce manque à gagner de plus de 125 CFA entre le tarif officiel et les offres réelles constituent une véritable injustice économique . Dans certaines localités, le phénomène est si répandu qu’il semble être une norme officieuse. Mettant en mal les efforts de régulation du gouvernement.
Cette situation pèse lourdement sur les producteurs, qui subissent les fluctuations sans pourvoir négocier. Pour beaucoup la vente de la noix de cajou est la principale source de revenu. Lorsque le prix chute c’est tout l’équilibre familial qui vascille.
A cela s’ajoute un manque d’encadrement sur le terrain. Les comités de veille, censé surveiller la régularité des prix semblent dépassés ou absents dans certaines zones.
Face à cette dure réalité, nous appelons à un renforcement de contrôle et à une application stricte du prix bord champs fixé par l’Etat. Il est essentiel que les engagements publics soient suivis d’action concrètes pour éviter que les campagnes de commercialisation ne deviennent, année par année, une source de désillusion.
La filière cajou, un élément important de la croissance inclusive, ne pourra tenir cette promesse que si les premiers maillons de la chaine, les producteurs, sont véritablement protéges.
Première dame